Pour les réseaux de jeux d’argent c’est sûr, le vendredi 13 est un jour faste. Les optimistes assaillent les points de vente, les casinos et les champs de courses pour titiller Dame Fortune. Cette croyance selon laquelle ce jour serait chanceux est assez récente : La Française des Jeux en a fait son étendard ; on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Or, dans la tradition occidentale, le vendredi 13 est accablé de tous les maux. Lié au biblique repas de la Cène où Jésus fut dénoncé par Judas, ce jour-là cumule deux handicaps, et pas des moindres. Depuis la Passion du Christ, le vendredi reste un jour néfaste de la semaine. Il l’était déjà dans la Rome antique : on exécutait les condamnés à mort ce jour-là. En plus du maléfique vendredi, le nombre treize qui suit le douze – l’on songe aux douze apôtres, aux douze constellations, aux douze dieux de l’Olympe – est donc le grand méchant de la série qui chamboule la perfection de son prédécesseur.
À eux deux, le vendredi et le treize forment donc la dream team des scénarios catastrophe. Les Américains sont 20 millions à se dire paraskaviekatriaphobes : ils ont peur du vendredi 13 et du nombre 13 en général. L’écrivain Stephen King et l’ex président des Etats-Unis Ronald Reagan en sont d’illustres membres. Pourtant, des scientifiques tant européens qu’américains ont soigneusement étudié la fréquence des catastrophes et des accidents ce jour-là pour en conclure que les vendredis 13 ne sont pas plus dangereux que les autres. Inutile donc de vous cloîtrer chez vous à triple tour avec des litres d’eau bénite ou de revêtir votre armure pour vous rendre au travail…