Bientôt le 21 juin et avec lui, le jour le plus long de toute l’année, le solstice d’été. De tout temps, dans les cultures de l’hémisphère Nord, il était de coutume de célébrer ce moment, symétrique du solstice d’hiver le 21 décembre qui lui, est devenu Noël. À cette occasion, les anciens Européens païens allumaient de grands feux pour célébrer la lumière, le Sol Invictus, ou Soleil invaincu, comme disaient les romains. Il s’agissait alors de prolonger encore un peu la lumière, car les anciens peuples savaient qu’ensuite la lumière du jour ne pourrait que décliner inexorablement. Pour les Celtes commençait alors la mort du dieu Cernunnos, le dieu cornu qui allait commencer son périple dans les mondes d’en bas. Dans le même temps cependant commençait la gestation du nouveau dieu qui naîtrait au prochain solstice d’hiver. Nous retrouvons cette notion dans le symbolisme du Cancer qui commence précisément le 21 juin et qui représente ce double mouvement des âmes en gestation et des âmes quittant le plan terrestre. Quand le christianisme arriva, il fut difficile à l’Église d’éliminer ces croyances millénaires. Elle décida alors de placer là la Saint Jean Jean Baptiste et ce n’est pas un hasard, car celui-ci n’a-t-il pas dit un jour en parlant du Christ : « Il faut que je décroisse pour que lui-même croisse » symbole évident de l’ancien soleil qui décroît en attendant celui qui doit revenir.
Ainsi, les pratiques rituelles de l’ancien paganisme ont persisté dans les traditions rurales du Moyen-âge. Par exemple, on avait coutume lors de cette fête de sauter au-dessus du Feu de Saint-Jean pour se purifier et se bénir pour l’année à venir. De même, on jetait des sachets contenant des sorts écrits de protection concernant ce que l’on souhaitait attirer dans sa vie ou au contraire bannir. On rapportait également une bûche, un tison issu du brasier que l’on rapportait à la maison pour y apporter bonheur et bénédictions.
Enfin, cette fête était l’occasion de cueillir certaines herbes dites herbes de la Saint-Jean, parmi lesquelles la verveine, l’achillée Millefeuilles, le lierre, mais surtout le millepertuis, l’herbe qui chassait les démons. En effet, la phytothérapie moderne s’est rendu compte que cette plante était un antidépresseur naturel et avait également, sous forme d’huile, des vertus apaisantes contre les coups de soleil, les piqûres d’insectes et les contusions. À l’occasion du solstice, on récoltait avec esprit de recueillement ces herbes que l’on passait ensuite dans la fumée du feu avant de les accrocher dans les maisons, ou en les faisant sécher pour composer des remèdes et autres sortilèges.
Alors, cette année, si vous entendez parler de feux de la Saint-Jean près de chez vous, n’hésitez pas à vous y rendre avec un état d’esprit magique, muni de votre petit sachet magique ou vos herbes sacrées. Même à distance de sécurité du feu vous pourrez les imprégner du flux solaire et surtout contribuer à perpétuer une belle tradition ancestrale. À défaut, vous pouvez aussi, avec toutes les précautions nécessaires et en respect de la réglementation locale, faire votre propre feu du solstice dans votre jardin ou encore, si vous êtes en appartement, le symboliser par une belle bougie rouge.
Sorcières, sorciers, à vos baguettes !