Reproduction fidèle de l’original datant du 17e siècle, le Tarot de Viéville est le plus souvent qualifié d’atypique, d’inclassable, de par son originalité et le respect de ses défauts d’origine qui en font tout son charme et son intérêt !
Jacques Viéville, dont on ne connaît ni sa date de naissance ni celle de son décès, est maître cartier à Paris dans les années 1643 à 1664. Son jeu de tarot, édité en 1650, conservé à Bibliothèque Nationale de France, est le seul tarot du 17e siècle qui soit parvenu complet. Sa réédition par les éditions Sivilixi respecte parfaitement les dimensions et les couleurs de l’original, contrairement à la précédente réimpression de Héron Boechat, aujourd’hui épuisée.
Ce qui frappe avant tout dans le Tarot de Viéville, en comparaison au Tarot de Marseille, c’est l’absence de nom sur les arcanes majeurs. Aucune carte n’est nommée. Attribuer un nom, c’est déjà enfermer l’image, le personnage, l’arcane dans une identité, une signification qui n’est pas forcément la sienne, car chaque utilisateur du tarot créer son propre tirage tarot gratuit divinatoire !
Dans le tarot, rien n’est jamais figé ! Il est en perpétuel mouvement. Nommer un arcane, serait le condamner à n’être que cela. L’évolution ou la transformation est empêchée.
Dans le tarot de Marseille, l’arcane XIII n’est pas nommé. D’aucuns l’appellent « la mort ». C’est faux ! Elle signifie aussi la renaissance ! La mort n’existe pas, c’est un passage d’un état vers un autre… D’où l’importance de ne pas étiqueter les arcanes !
Dans le Tarot de Viéville, tous les noms des arcanes figurent sur seulement deux cartes qui les rassemblent : l’as de denier et le deux de coupe. Ces noms, en langage ancien, se suivent et forment comme une énigme supplémentaire, une piste à suivre pour déchiffrer le message des arcanes.
Le Tarot de Viéville comporte 78 cartes, 22 arcanes majeurs et 56 arcanes mineurs, aux angles non arrondis. En comparaison avec le Tarot de Marseille, qui reste la référence en la matière pour nombre de tarologues amateurs ou aguerris, les numéros attribués aux arcanes majeurs sont différents pour certains.
La Justice porte le 7, Le Chariot le 8, La Force le 9, L’Hermite le 11.
Par ailleurs, Le Pendu, qui dans le Tarot de Marseille semble pendu par les pieds, se redresse dans celui de Viéville, il est en lévitation !
Au premier regard, ce tarot semble maladroitement dessiné, peu soigné, inachevé, comme un dessin d’enfant encore inexpérimenté mais exécuté avec une foi et un amour sincère. Mais, comme le dit la sagesse : il ne faut pas se fier aux apparences ! Ce tarot est en réalité d’une grande précision.
À découvrir sans tarder, mérite le détour et plus encore !