Grande prêtresse d’Apollon, la Pythie était quelqu’un de particulièrement influant dans la mythologie grecque.
Cette prophétesse (du grec prophetis qui signifie « celle qui parle à la place du dieu ») était reconnue et convoitée pour ses oracles, sentences et prophéties émanant du Dieu. Elle interrogeait ses oracles dans le sanctuaire de Delphes. C’est pourquoi on lui attribua le nom de Pythie, en hommage au serpent Python, qui nichait là auparavant. D’après la légende, c’est Apollon qui aurait tué le monstrueux serpent -gardien de l’antre de la déesse Gaia, sa maîtresse, à qui il rendait des oracles- avant de chasser également cette dernière. Le sanctuaire ainsi libéré, Apollon s’y serait installé en compagnie de Dionysos, dieu du vin, de la fécondité et de la végétation.
Mais ce n’est véritablement qu’au milieu du IIe siècle av. J.-C. que Delphes devint alors un sanctuaire où les Grecs célébraient le culte d’Apollon. Les prêtres delphiques y développaient un rituel élaboré, autour d’une prêtresse principale appelée « Pythie ».
La Pythie était une femme d’une cinquantaine d’années qui, dès qu’elle entrait au service du dieu, abandonnait mari et enfants. Elle était vêtue de blanc, malgré son âge, et sa vie était régie par certaines règles sacrées.
Pour procéder au choix d’une Pythie, certaines conditions étaient de mise : la prétendante devait être issue d’une famille honnête et respectable et devait avoir menée une vie irréprochable. A l’origine, il y avait une seule Pythie mais, devant l’accroissement de popularité de l’oracle, il y en eut ensuite trois.
Au début, les oracles n’étaient rendus qu’une fois par an, le septième jour du mois de Bysios (février-mars), vraisemblablement lors d’une célébration commémorant l’anniversaire d’Apollon. A partir du VIème siècle avant J.-C., comme les consultants devenaient de plus en plus nombreux, l’oracle fonctionna le septième jour de chaque mois.
La Pythie connut son apogée entre 700 et 400 av.J.-C. Personnage phare de cette époque, la Pythie tenait un rôle bien évidemment religieux, mais également spirituel et intellectuel. Il ne faut pas omettre son influence politique primordiale, notamment lors d’arbitrages stratégiques ou lors des guerres médiques et celles de Péloponnèse. Les hommes politiques grecs avaient souvent recours à la Pythie pour confirmer leurs décisions.
Pillé ensuite par les Romains lors de la conquête de la Grèce, le temple connut un court renouveau de prospérité sous les règnes de Domitien et d’Hadrien. Mais finalement, l’activité de la Pythie et celle du temple cessèrent vers la fin du IVe siècle après J.-C., sans doute du fait de l’expansion du christianisme.
Et vous, connaissiez-vous l’histoire de la Pythie ? Que vous inspire-t-elle ???